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Histoire de la mémoire traumatique

créé par La Rédaction du site - Dernière modification le 03/08/2023


A l’adolescence, les efforts pour s’individuer par rapport à la famille peuvent devenir très compliqués de par la déception prématurée et le dégoût envers les parents, tout aussi bien que par la sensation d’être empêtré dans un lien ambivalent avec les parents abusifs.

Des filles dont on a abusé sexuellement seront très angoissées vis-à-vis des garçons qui pourraient vouloir être familiers avec elles ; et elle peuvent souffrir de souvenirs intensifs de l’expérience de l’abus avec peur, terreur et rage.

Des conduites d’acting out, telles que la promiscuité, les abus toxiques, et les tentatives de suicide sont retrouvées plus fréquemment avec l’inceste parce que l’élément de trahison est très puissant chez les parents incestueux.

Les familles de ces victimes de l’inceste sont souvent défaillantes de manière dominante dans le fait de poser des limites. La structure de ces familles est souvent atteinte d’un profond dysfonctionnement à bien des égards. Il a été très difficile d’étudier les conséquences à long terme de l’exploitation sexuelle et de l’abus dans les différents stades de la petite enfance et de l’enfance, indépendamment de la violence, de la contrainte, ou du traumatisme physique qui sont survenus. Il semble, que l’on soit très bien documentés sur le fait, que parmi les conséquences à long terme pour nombre de ces enfants, même ceux qui sont fortement attachés à ceux qu’ils ont explosés, vont souffrir d’un intérêt croissant ou de capacités croissantes pour l’éveil de la sexualité. Mais il présentent aussi une inhibition sexuelle, des préoccupations sexuelles, une tendance à la promiscuité, des grossesses non désirées, des conduites de prostitution, une homosexualité et, bien sûr, un moi très endommagé et une vulnérabilité accrue à devenir eux-mêmes des personnes qui maltraitent leurs enfants. Un manque d’estime de soi au point de vue sexuel apparaît comme une conséquence très commune.

Le degré de la force et de l’agression utilisées pour obtenir la soumission de l’enfant à l’abus sexuel est probablement un important déterminant des stress post-traumatiques dont l’enfant souffre.

En conclusion, nous ne sommes pas clairs sur la nature des différences entre les enfants dont on a abusé, qui ont grandi et sont devenus des adultes, qui présentent uniquement un délabrement subtil ou ténu à l’âge adulte et les enfants dont on a abusé qui vont développer une pathologie déficitaire sévère. Cela va maintenant être exploré dans la littérature au rythme des rebondissements.

Des études neuro-endocriniennes de cas d’expériences traumatiques émotionnelles ont été décrites. Quand un animal ressent qu’il doit tenir tête à une provocation, il se met en colère et combat.

Le niveau de la "norépinéphrine" s’élève.

Lorsque des joueurs de hockey se préparent à un match très compétitif, on trouve là encore une prise de noradrénaline dans les urines.

Dans les conditions anxiogènes de performance de l’anxiété, comme celles que les étudiants en Médecine expérimentent avant un examen important, il y a une augmentation de l’adrénaline. Lorsque la peur et l’anxiété dominent, l’adrénaline semble augmenter considérablement. Lorsque l’organisme semble ne pas pouvoir aider, lorsqu’il y a une anxiété avec idée qu’il n’y a pas d’aide, alors il y a une augmentation du cortisol.

L’hippocampe est très important dans l’organisation de la mémoire et dans sa réparation. Ceci est parfaitement vrai pour la mémoire récente et recouvre une superficie importante du cerveau pour le bon fonctionnement de la mémoire qui joue dans une proportion importante de la modulation de la réponse du stress.

En 1941, Abraham KARDINER et Herbert SPIEGEL ont écrit un livre qui s’appelle " Le stress de la guerre et les maladies névrotiques ". Ils comparent la névrose traumatique qui suit le stress de la guerre, les accidents ou les victimisations d’une catégorie ou d’une autre, à des pathologies médicales. Ils disent " Dans certaines conditions, par exemple, l’épilepsie, l’hyperthyroïdie et le diabète, les incidences du traumatisme ou du choc émotionnel qui font référence à la maladie sont très communes... la seule façon de trouver la réponse est d’étudier l’adaptation de ces sujets avec leur maladie, avec une grande précision et en détail, dans l’espoir que les ruptures dans l’adaptation et les inhibitions qui en résultent puissent être précisément localisées ". Ils ont décrit le cas d’un enfant de deux ans et demi qui a été heurté par une auto et qui souffrait de symptômes neurologiques et de symptômes tels un nystagmus, des paralysies oculomotrices, des paralysies faciales et des blessures à la tête. Cet enfant avait aussi été inconscient durant quelques minutes et stuporeux durant un certain nombre d’heures. Par la suite, ils ont décrit une série complète de troubles du comportement qui s’ensuivit au fur et à mesure que les autres symptômes de l’enfant disparaissaient. Des troubles du comportement tels l’irritabilité, le retrait, la dépendance, le cramponnement, les conduites agressives et l’attaque (ce qui était complètement en dehors du personnage et de ses conduites initiales). En plus du reste, il souffrit d’allergie et d’une diminution de la résistance aux infections. Un an après le traumatisme, il allait beaucoup mieux, les allergies diminuaient et il traitait mieux sa petite soeur. Par contre, il resta un peu plus irritable et instable qu’il n’avait l’habitude d’être.

Donc, nous pouvons voir, d’après l’exemple de KARDINER et d’après la littérature, que les conséquences à long terme d’un traumatisme purement physique (sans la notion de trahison, ni celle d’abus) peut avoir des conséquences résiduelles durant un an et parfois plus dans certains cas.

KARDINER et SPIEGEL (1941) se sont concentrés sur le système nerveux autonome et ses changements, sur le tractus intestinal, sur le système vasculaire, la peau, les poumons, les reins, le système endocrinien, le système immunitaire et ont produit de nombreuses questions pour la recherche future.

Bessel A. VAN DER KOLC (1988) prit la suite du travail de KARDINER et SPIEGEL en mettant l’accent sur les évènements somatiques qui ont été associés avec l’expérience des stress traumatiques.

VAN DER KOLC (1988) fait référence à un gros travail qui a été effectué entre l’époque de KARDINER et SPIEGEL en 1941 et son époque dans les années 1980, avec KOLB et d’autres. Il cite des études de HOLAND de survivants à un an ou à cinq ans d’une catastrophe pétrolière dans la Mer du Nord et cite le sentiment de HOLAND à propos de la sévérité dans ce qui est hyperesthésique et du phénomène dissocié, l’ensemble étant les pires prédictions des conséquences à long terme. Il cite les changements physiologiques suivants qu’il croit voir survenir et qui correspondent aux symptômes post-traumatiques.