J'avais douze ans...
de Nathalie Schweighoffer, Publié en 1990
Nathalie Schweighoffer a 19 ans lorsqu’elle écrit ce livre autobiographique dénonçant les faits de violences physiques, sexuelles et psychologiques réalisées par son père à son encontre durant cinq années de sa vie. La lecture de cet ouvrage, empreint d’authenticité et de colère, permet de s’immiscer entre les murs d’une famille d’apparence tranquille et « respectable » et de découvrir l’horreur de l’inceste et les mécanismes de manipulation et de destruction qui se jouent dans ce type de crime. Le silence, dont fait preuve l’auteure, est criant de douleur tout au long du livre jusqu’à exploser dans la dernière partie, permettant ainsi de suivre la rébellion d’une rescapée de l’inceste jusqu’à son procès contre son père agresseur.
Le livre se clôturera sur la peine retenue contre cet homme pédophile et incestueux, reconnu coupable avec des circonstances atténuantes car ayant usé de stratégies machiavéliques contre sa femme et sa fille sans jamais reconnaitre les faits infames dont il est l’auteur.
Aujourd’hui encore, plus de trois décennies plus tard, nous devons nous rendre à l’évidence que ce type de peines réduites, dans le cas d’inceste sur mineurs, n’est pas rares et que la justice, pour on ne sait quelle raison, ce complait à rejeter la faute sur les mères, considérées comme menteuses et manipulatrices, et ce pour mieux fermer les yeux sur la perversion de certains pères.