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La confrontation, double peine

créé par La Rédaction du site - Dernière modification le 27/10/2023


Des victimes jamais préparées

    

    De mes séjours au Canada j'ai retenu que les victimes, quelque soit leur âge, étaient préparées au long cheminement de l'enquête, au dédale des procédures et aux différentes confrontations avec leur agresseur.
    En France, j'ai pu remarquer que ce n'était jamais le cas et c'est ainsi que des victimes se retrouvent dans une salle d'attente à proximité de leur avocat, en attente de la confrontation devant le juge. Même en présence de l'avocat de la partie civile, l'agresseur ne manquera pas d'user de son emprise et de la fragilité de sa victime.
    Ce travail de préparation qui peut s'étaler sur de nombreuses années fait partie des missions premières du CAVACS. Elle comporte un volet d'information juridique mais aussi une un volet de "coaching", une      préparation psychologique qui permette à la victime de surmonter ses  craintes face au juge, son anxiété et sa terreur face à l'agresseur.
    On peut être étonné d'évoquer la crainte d'une victime face au juge car on pourrait s'attendre à une certaine bienveillance de sa part.
    Cependant la victime aura, au préalable, croisé des enquêteurs, des experts qui n'auront pas toujours manifesté leur bienveillance.
    
    Trop souvent la victime, par sa plainte et sa parole, doit, seule, faire face à des  agresseurs au-dessus de tout soupçon, les accusations de fausses allégations seront son lot. Elle se voit souvent suspectée de mentir, on l'interroge sur son consentement, quelque soit son âge. Un psychiatre s'auto-déclarant spécialiste des violences faites aux enfants prétend que, jusqu'à 7 ans, l'enfant prend plaisir dans l'acte sexuel. D'où tient-il cette information ?
Une autre psychaitre, interrogeant une fille de 7 ans qui a dévoile des faits d'inceste, s'entend demander : « Mais tu as joui, au moins !  »
Dans quel monde ces praticiens vivent-ils ?

    
    Il s'agit bien pour la victime d'une double peine, la première, celle de l'agresseur, la deuxième celle d'une société qui fonctionne sur la      banalisation des agressions sexuelles intrafamiliales. Et, si l'on s'en tient à l'actualité quotidienne, des viols et agressions sexuelles, en général.

 

    

 

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