Images intérieures, Imagothérapie, rêves et cauchemars
22 mars 2022, revu et corrigé le 10 mai 2024
L’enfant portait les germes de notre devenir,
il fut délaissé, abandonné à notre indifférence.
Il attend. Désormais
Dans le labyrinthe obscur.
Sans lui, les rameaux iront se desséchant
Retour vers le futur, laisser vivre l’enfant en nous
Il arrive fréquemment que nous rêvions d’enfant. Tout au long du processus de guérison, les personnes qui souffrent des séquelles d’un traumatisme rêvent d’enfants à différents âges de la vie. Cela suggère qu’il faille souvent revenir à ces moments de l’enfance encore indemnes de tout choc, de toute aliénation ou de maltraitance. Ce sont en effet des séquences de l’histoire personnelle qui demeurent proches des formes instinctives et émotionnelles issues de l’évolution et naturellement destinées à s’orienter vers la vie. Elles signent la véritable nature de l’être et c’est vers elles que l’adulte en souffrance peut revenir pour retrouver les traces primaires de son identité propre.
Une explication éthologique
Nos aptitudes, nos représentations du monde, notre philosophie, nos comportements, trouvent leur source et leur origine sous l’influence de deux facteurs essentiels :
- Le premier de ces facteurs réside en la récapitulation dans le génome humain de l’évolution des espèces ;
- Le deuxième repose sur la nécessaire modification des adaptations au cours du temps et selon les milieux. Ce qui implique une modification de l’expression du génome.
Cela signifie que nous avons hérité des formes instinctives de vie des espèces inférieures depuis les premières formes monocellulaires jusqu’aux mammifères supérieurs dont Sapiens Sapiens fait partie. Instincts qui permettaient l’adaptation à des formes de vie variées, à se défendre, à attaquer et à étendre le territoire de vie. L’organisme humain a gardé présentes ces strates de l’évolution, toujours actives à des niveaux profonds de sa structure.
L’évolution des temps primitifs vers des formes de vie plus civilisées a peu à peu estompé les manifestations primaires de ces instincts.
Progressivement, l’histoire, le milieu, la culture et l’éducation, forgent les adaptations instinctives de nos comportements que nous connaissons à l’heure actuelle. Peu à peu, l’être humain transforme ses représentations du monde, son mode d’évolution en polissant le caractère primaire des instincts qui gisent au plus profond de l’organisme.
On admet généralement, à quelques inflexions près, que l’ontogenèse récapitule la phylogenèse, c’est un des préceptes de l’embryogénèse. (Principe énoncé par Ernst Haeckel) La genèse de l’individu, de la naissance à l’âge adulte récapitule la genèse de l’espèce.
Aujourd'hui l’énoncé de E. Haeckel a été légèrement modifié. On considère que le développement embryologique de l’organisme s'opère par différenciations successives en écho à l’environnement.
Ainsi les traits les plus généraux apparaissent en premier lors de l'embryogenèse puis sont remplacés par des traits plus spécifiques correspondants à des groupes et à des environnements singuliers.
L'embryon ne prend pas les formes adultes de ses ancêtres mais possède des caractéristiques de la lignée à laquelle il appartient.
Damasio insiste pour nous parler de l’intelligence de l’organisme.
Cette intelligence créatrice d’orientations différentes trouve un exemple frappant dans la façon dont les groupes ethniques construisent leur habitat.
Les peuples Nordiques ont une relation à l’architecture très différente de celle des peuples du sud. Depuis l’amélioration des techniques de construction – matériaux isolants, verre renforcé, etc. Ils construisent des bâtiments aux larges ouvertures qui captent la lumière et la chaleur du soleil. Les peuples du sud, quant à eux, ont tendance à construire des bâtiments dont les ouvertures sont étroites, les sources de lumière moins souvent orientées au Sud et l’orientation des ouvertures prévue pour créer des courants d’air frais. Ce n’est qu’un exemple mais les anthropologues pourraient nous en présenter bien d’autres.
D’un point de vue psychologique, cela a des incidences sur les représentations du monde, sur l’imaginaire et sur la façon dont ces peuples envisagent les images du clair et du sombre, de la lumière et de l’ombre, de l’effet de la chaleur solaire sur la peau. Plus largement, les notions mêmes du beau et du laid, du bien et du mal trouveront des représentations symboliques sensiblement différentes. On en repère la manifestation dans les contes et légendes mais aussi dans les manifestations de l’imaginaire – productions artistiques par exemple – et dans les rêves. Les productions filmiques d’un Pasolini ou d’un Almodovar P. contrastent nettement avec celles d’un Bergman ou de A. Tarkovski. Tout y est différent, les personnages, les lumières, le rythme, l’intrigue…
Il est aujourd'hui clair que même si la structure de l’organisme est très complexe dans son mode de fonctionnement, le développement de la vie en son sein oriente et infléchit l’impact de l'évolution. On comprend donc qu’un organisme a besoin des conditions optimales pour se développer selon les lignes induites par l’immersion de ses ancêtres dans un environnement spécifique. La société et l’éducation sont les intermédiaires chargés de cette transmission d’une génération à une autre. Que ces conditions viennent à manquer et l’organisme subit un stress dans l’expression de son potentiel développement. Une poche traumatique se crée dont l’influence se fera sentir des années durant.
Ce détour vers la phylogénétique recoupe les hypothèses d’Antonio Damasio. Selon lui, l’être humain réagit au monde selon une graduation qui va du plus primaire au plus différencié. Il reprend à son compte la Théorie Synthétique de l’évolution qui fait la synthèse entre les disciplines concernées par l'évolution, et met l'accent sur les causes externes, adaptatives, de variation et d'évolution des formes : la sélection naturelle, omnipotente ou presque, pilote le changement.
La gradation des réactions au monde repose d’abord sur les organes des sens, lesquels induisent une réponse d’adaptation que la conscience ne contrôle pas forcément. S’ensuit l’émergence de vagues ressentis, embryons d’émotions.
Ces formes vagues et évanescentes sont perceptibles sous forme d’ambiances intérieures dont la conscience ignore la source, ce qui peut s'avérer anxiogène. Elles sont l’émanation de remugles profonds induits par les capteurs sensoriels confrontés à des objets particuliers – une couleur, une odeur, la disposition particulière d’un lieu, etc.
La qualité et la valeur singulières de ces objets a été mémorisée par l’organisme, ce que l’on nomme souvent « mémoire du corps » qui est bien plus complexe et structurée qu’on ne le pensait jusqu’à ces vingt dernières années. Et cette « mémoire du corps » ne se résume pas à la partie organique de l’organisme.
L’adulte qui a perdu le contact avec ces sources primaires de la vie se voit dans l’impossibilité de leur donner une forme pertinente quand elles émergent et se frayent une voie vers la réalité – irritabilité, coup de sang rageur, alternances d’humeur, violences physiques, etc. Ce sont des formes d’action de l’organisme que la conscience ne contrôle pas. Cela peut aller jusqu’à des épisodes de dissociations. L’unité de l’être se perd, la conscience de soi se fractionne.
La plupart du temps, nous cherchons à étouffer ces émergences qui perturbent le bon ordre de notre monde.
Ce n’est pas leur existence qui pose problème car elles sont l’expression de la vie en nous, c’est la forme qu’elles prennent dans un lieu donné en réaction à un événement X car le libre développement de leur énergie d’origine a été endigué voire bloqué. Leur capacité d’adaptation au monde a été dévoyée et la libre capacité d’auto-réorganisation de l’organisme entravée. Leur potentiel créateur agit alors comme une poche magmatique qui couve sous un lourd manteau d’adaptations non pertinentes. La menace demeure latente, d’où cette inquiétude permanente qui étreint les personnes souffrant des séquelles d’un psychotraumatisme. Cette menace perturbe les adaptations comportementales et, au cours du temps, la personnalité même s’en trouve bouleversée.
Peut-on revenir sur les dévoiements anciens des forces vitales ?
On peut, par la méditation et par les images intérieures revenir visiter ces moments particuliers quand l’élan de vie demeurait proche du vivant. Ces forces gisent dans les premiers temps de la vie et dans les séquences de l’histoire de la vie qui sont restées indemnes de toute atteinte traumatique.
Nous pouvons explorer ces territoires de différentes façons. Les rêves nous les signalent et il n’est pas rare que ces derniers explorent longuement une période précise. Celle-là même vers laquelle il convient de se rediriger pour y puiser les énergies demeurées libres de potentialités.
On peut également recourir aux images sous un état de conscience modifié. Soit par l’Imago/mindfulness, soit par tout autre technique – Hypnothérapie, EMDR, etc. – qui facilite la porosité entre la conscience et les couches profondes de l’esprit. Dans ce cas, il est important d’observer la plus grande prudence car nous ne pouvons pas aller à l’aventure pour une exploration qui peut se révéler caduque voire dangereuse. L’organisme se protège !
Si l’organisme, dans sa capacité à explorer l’espace et le temps, s’est, à un moment donné, protégé des influences douloureuses de la poche traumatique, il avait ses “raisons”. Explorer ou libérer trop vite ces énergies peut provoquer une submersion de la conscience par un tsunami émotionnel.
On peut s’appuyer sur le contenu des rêves pour évaluer la manière de procéder. C’est la piste la plus fiable car elle nous est donnée par l’organisme lui-même sans interférence aucune avec un objet inducteur.
Sans les indications précieuses données par les rêves, plusieurs voies peuvent nous ouvrir des pistes.
Quels que soient les traumas subis – mais pas seulement, les seules influences de l’éducation constituent un facteur d’altération de l’élan vital originel – l’organisme de l’enfant se porte toujours vers l’exploration de la vie, mais il lui faut pour cela, disposer d’un lieu et de supports où ses forces vitales pourront se développer sans risque d’être altérées. Ce besoin de se retrouver seul avec soi est instinctif et ce dernier demeure vivace à l’âge adulte, on n’en tient, hélas, pas assez compte. Ce sont des lieux où l’enfant se recueille dans un coin isolé, jeux, chambre, nature…, ou dans une rêverie solitaire dont la construction est porteuse de sens.
En général, la tranche d’âge la plus favorable pour ces échappées se situe entre 2 ans ½ et 5/6 ans. Ce qui pose de sérieux problèmes quand le trauma survient avant. D’où la très grande difficulté à aider les adultes qui ont subi des viols alors qu’ils étaient bébés.
Au-delà, l’éducation produit ses effets transformateurs de la personnalité. L’enfant s’adapte au monde environnant, il en épouse les règles, les modes et les mœurs.
Le contact direct avec les forces instinctives primaires se modifie, le langage et l’acquisition de la pensée conceptuelle altère la perception consciente des formes primaires de l’émotion. L’enfant apprend à qualifier ses émotions sur le mode de la culture environnante, familiale, sociale…, dans un langage vernaculaire qui en appauvrit le sens et les nuances. La conscience réflexive s’éloigne peu à peu des valeurs premières de l’émotion.
Le travail d’amplification des émotions, la réactivation sensorielle facilitent la redécouverte de ces valeurs premières.
Nb. : Le terme Valeurs de l’émotion est spécifique des développements proposés par A. Damasio. Je les reprends dans l’état.
Protocole de retour vers l’enfance
Sur la base d’une séance Imago avec Th. Ta., le 2022/03/28
Nous partons à la découverte des territoires de l’enfance, à la rencontre d’un souvenir simple, le premier qui s’impose à l’esprit.
Laisser ce souvenir émerger spontanément sans en juger le contenu.
Revisiter l’enfance, c’est aller à la rencontre de ces univers par des protocoles simples et répétitifs. Par la répétition on crée de nouveaux conditionnements qui faciliteront spontanément la porosité de la conscience pour des contenus profonds et archaïques mais aussi créateurs de nouveaux territoires de vie...
Particularité du dispositif :
Le sujet est détendu, sa conscience commence à explorer ce souvenir. Elle est comme un œil attentif et scrutateur. La position de cet œil conscient est identique à celle du photographe. Il explore, il scrute, réceptif à tous les objets qui se présentent à lui : lumière, sons, odeurs, mouvements … la disposition des lieux, le moment dans la journée, dans l’année, les personnages...
L’œil explore, curieux et ouvert. Cette attitude de non-jugement est favorisée par un état de conscience modifiée.
Puis, l’œil évalue l’ambiance particulière des lieux qu’il explore. Une forme immatérielle, un climat, ce fameux ressenti qui est l’embryon de l’émotion.
Enfin, l’œil se retire du territoire de l’enfance et se retourne en lui. Il explore désormais ce que cette visite a produit en soi.
Quel émoi s’est éveillé à l’exploration de ce souvenir ? Et les jours qui suivent on reste attentif aux délicats changements qui pourraient survenir.
On constate, sans jugement et on reprend plus tard l’exploration d’une autre séquence de l’enfance, d’un autre territoire de l’enfant que nous étions.
En dernier lieu, la conscience vigile, toujours présente malgré cet état modifié, garde en mémoire toutes les étapes de cette exploration. Il est important d’en tracer les lignes remarquables, en garder les traces pour déjouer l’éphémère des choses.
La suite, l’organisme s’en chargera. L’enfant prendra la relève.
* * * * *
Retranscription complète d’une séance
Par Vola Cabedoche, psychologue clinicienne
La séance a lieu en distanciel, le sujet est chez lui, c’est la fin de la journée. En imagothérapie, il y a peu d’interactions entre le sujet et le praticien sauf alerte particulière notifiée par le sujet. En présentiel, le praticien demeure cependant en alerte, attentif au rythme respiratoire, aux mouvements musculaires, des mains, des jambes, des épaules… En distanciel, micro ouvert on entend la respiration. On aura, au préalable invité le sujet a signaler tout signe qui laisserait penser à une bouffée émotionnelle.
Vous allez refaire le film d’un moment de l’enfance mais en y touchant, comme vous l’avez appris avec Christelle et moi, en y touchant les formes sensibles on va dire, sensorielles : l’environnement, la couleur… De la chambre, mais je ne sais pas, on va voir ce que vous aurez choisi comme souvenir ou tout au moins ce n’est pas vous qui allez le choisir, c’est lui qui va vous choisir.
- Oui c’est lui qui va venir
Voilà, donc installez-vous confortablement, je pense que je n’aurais pas besoin de trop vous entendre donc ne vous inquiétez pas trop pour l’écho, simplement, s’il y a un souci quelconque, comme d’habitude vous le dites, vous le notifiez et on voit ce qui en résulte…
- Oui, bien sûr, entendu !
Voilà alors je conduis un peu différemment de Christelle [Habituellement le sujet est accueilli par Christelle Langlet, coordinatrice au sein du Cavacs-France] mais comme le background est déjà bien élaboré ça ne va pas trop vous perturber.
Dans un premier temps donc vous survolez votre corps, bien installé, surtout pour créer un gîte pour installer votre corps, de façon à ce que vous n’ayez pas trop à bouger. Dégagez bien les épaules, assurez-vous que finalement que votre corps repose donc on élimine les tensions et c’est pour ça que l’on revisite le corps. Depuis les pieds on remonte, pour éventuellement prendre conscience des points où se trouvent les tensions, et c’est souvent au niveau des épaules, d’où la nécessité de bouger en rotation, dans le plan dos de la colonne vertébrale et de laisser s’affaisser la masse osseuse et musculaire…
D’autres points de tensions c’est au niveau de l’abdomen, souvent les abdominaux surtout quand on est jeune et qu’on fait du sport… Ensuite la respiration, vous vous concentrez sur le rythme de la respiration, tel qu’il vous vient, spontanément… Et vous laissez bercer votre conscience, qui se laisse bercer… Par ce rythme : inspire-suspension-expire-suspension, comme si vous étiez sur une barque, sur un lac avec une légère ondulation des eaux du lac, quelque chose de souple, une onde plutôt étale… Et la respiration à quelque chose, le retour à la respiration est important, parce qu’entre les battements du cœur et le rythme de la respiration, ce sont probablement les premiers influx sensoriels venant de l’extérieur qui atteignent l’embryon… Une fois que vous êtes bien installé sur cette barque, vous laissez venir à vous un souvenir de l’enfance, je vous ai dis entre trois ans et sept ans maximum et dès que vous y êtes, vous me le dites, j’ai juste besoin d ‘un petit signe…
- C’est Bon Parfait !
Ce souvenir va apparaître, un peu comme on le voit dans certains films, comme surgi d’un halo, c’est le halo de la mémoire, peut-être au tout début avec des contours indistincts mais la conscience se focalise sur des premiers impacts sensoriels, des premières impressions, comme si la conscience revisitait cet endroit.
Donc comme si vous entriez dans un lieu nouveau, premières impressions, la lumière, la chaleur, la tessiture de l’atmosphère, l’ambiance… Les couleurs qui vous frappent de prime abord. Puis d’une manière plus subtile, l’ambiance du lieu, c’est-à-dire le parfum, d’atmosphère qui est spécifique des lieux intimes… Puis, vous vous concentrez, vous percevrez que chaque chambre, chaque lieu à son parfum, à cette subtile fragrance… Il résulte de notre imprégnation. Première approche, votre conscience regarde et va s’approcher de ce lieu, de ce petit personnage, du petit Théo de cette époque. Petit à petit, vous observez beaucoup plus précisément et vous scrutez les détails… Vous abordez ce lieu comme un territoire vivant, vous laissez évoluer le petit Théo mais il peut y avoir d’autres personnages autour et vous vous laissez impressionner par les différents détails, des plus proches au plus lointains. Il peut y avoir d’autres personnages, des éléments, ça peut être des meubles, ça peut être des objets, si vous êtes dans la nature ça peut être des arbres.
Votre conscience maintenant scrute tous les détails du caractère vivant de ce lieu, à ce moment-là. Même si vous êtes à l’intérieur, quelle heure est-il ? Quel est le moment de la journée ? Quelle période de la saison ? Que fait le petit Théo ? Comment est-il habillé ? Qu’est-ce qu’il fait ? Qu’est-ce qu’il entreprend ? Communique-t-il avec son entourage, s’il y a un entourage ou est-il tout seul ?
Vous… Qui êtes maintenant l’adulte, vous regardez ce petit enfant et vous vous imprégnez de ce que votre œil observe maintenant… Subtil hein… De son caractère intime, de ses expressions… Ces choses que l’on perçoit de manière très fine, sans toujours nous en rendre compte et qui font, immédiatement, notre humeur dans la rencontre… Vous observez, simplement !
Vous vous laissez complètement capté par la scène dans ce territoire… il se peut qu’il bouge, qu’il vienne vers vous, parce que vous n’êtes pas qu’observateur, il y a quelque chose qui interagit dès maintenant… Y-at-il du bruit ? Des paroles, des sons, de la musique ? Des bruits extérieurs que vous percevez ? Qui vous parvienne ? Vous réapprenez à connaître ce petit garçon, à cette époque-là… Dans un deuxième temps, vous allez visiter à l’intérieur de vous-même, vous-là, tel que vous êtes dans votre pièce, dans votre intimité. Dans l’intimité de votre chambre. Vous allez partir à la visite de vos sensations, de vos émotions, de vos impressions, après avoir retrouvé cette scène de votre enfance, après avoir retrouvé le petit T. et laissez-vous traverser par ce qu’il y a… ça peut être des questions, ça peut être des interrogations…
Pas de censure ! Comment, là, maintenant, êtes-vous impressionné, c’est le cas de le dire, imprégné…
De ce que vous venez de visiter, de ce que votre conscience vient de visiter de votre passé ? Qu’est-ce qui bouge en vous ?
Y-a-t-il des impressions ?
Y-a-t-il des questions ?
Ça peut venir sous forme de questions, pourquoi pas tout à fait mentales, c’est pas interdit…
Il peut y avoir des choses plus subtiles, plus proches d’un ressenti… Examinez-les et inscrivez-les dans votre carnet de bord, nous en partagerons le contenu lors de notre prochaine rencontre.
scrutez, ce territoire intérieur que vous venez d’ouvrir comme vous l’avez fait tout à l’heure de ce territoire de votre enfance… En fait votre conscience vient de faire un lien, de dresser un pont, très subtil, entre ce passé, cette période du petit Théo, courant vers la vie et autre chose dans le Théo de maintenant, un autre territoire… Quelque chose que vous allez laisser s’ouvrir, auquel vous allez être attentif, que vous allez laisser évoluer dans votre conscience, dans votre esprit là, maintenant, tout de suite ou peut être tout à l’heure, peut-être plus tard, ça vous reviendra… Voire pourquoi pas dans les rêves. Je vous recommande de garder ces deux territoires en mémoire, de ne pas hésiter d’y revenir, voire pourquoi pas de revisiter d’autres territoires de votre enfance en refaisant ce que vous venez de faire, c’est-à-dire en vraiment scrutant, en revenant comme si on voyait une scène d’une manière constante, chaque fois en revenant, pour bien observer, bien s’imprégner…
Vous restez maintenant sur ces impressions, vous vous éloignez, votre conscience s’éloigne de ces deux territoires, votre territoire intime là dans votre chambre et celui de votre enfance, le rideau se lève sur ces deux territoires. Vous revenez lentement dans votre corps, retour à la respiration, de nouveau vous retrouvez la barque sur le lac, peut-être y’ a-t-il des changements dans votre humeur et dans votre état intérieur aussi. Vous venez de visiter plusieurs territoires dans votre esprit sans trop de… De difficulté… Il se peut que ça change quelque chose dans les battements cardiaques, voire dans le rythme respiratoire, voire dans votre humeur du moment… Petit à petit vous réintégrez votre pièce… Les lumières, vous les voyez ? L’ambiance actuelle de votre pièce… Probablement le diner qui vous attend… Et vous sortez de cet état de conscience en prenant votre temps, prenez toujours votre temps… Un bon étirement, un bon souffle bien profond et vous revenez complétement dans votre pièce.