Bandeau logo de l'association Cavacs-France

Le déni des fédérations sportives face aux violentes

créé par Manon Kaddour-Lantheaume - Dernière modification le 16/01/2024


Une enquête est ouverte contre les fédérations sportives

La commission d’enquête sur les dysfonctionnements des fédérations a fini les auditions le 23 novembre 2023 et rendra son rapport le 19 décembre 2023. Béatrice Bellamy est la députée qui a mené ce travail d’investigation.


Il a été entendu les principaux dirigeants des fédérations sportives avec 90 témoins, dans le but d’enquêter sur les affaires de violences sexuelles, les problèmes de racisme et d’homophobie et de gestion financière. La commission a pu constater que ces affaires sont un mal bien profond et ancré dans ce milieu.


La commission d’enquête a été confrontée aux omissions, aux dénis de la réalité, à des approximations, des soupçons de mensonges et beaucoup de résistances venant des fédérations dans la collaborations de ces affaires.
Cette commission a vu le jour pour donner suite aux affaires de Le Graët et Laporte, qui ont été poussés à démissionner lors de scandales au sein des fédérations de football et de rugby.


La commission d’enquête est axée sous trois angles :

  • Les violences physiques, sexuelles et psychologiques
  • Les discriminations sexuelles et raciales
  • La gestion financière

La parole des victimes 


La parole des victimes a aussi été entendue, celle de Claire Palou (athlétisme), Emma Oudiou (athéisme) ou encore Angélique Cauchy (tennis). D’après les élus : « ne mesuraient pas le niveau d’horreurs commises ni la souffrance ». Les témoignages des associations de lutte contre les violences sur mineurs (L’Enfant bleu, La Voix de l’enfant, Les Papillons, Colosse aux pieds d’argile) ont aussi ébranlé les élus.

Les victimes qui sont discréditées 

Malheureusement, les élus ont été face à un dialogue de sourds avec les dirigeants des fédérations, qui ne donnaient pas de réponses concrètes ou satisfaisantes face à des questions simples. Par exemple, André Giraud, président de la fédération d’athlétisme, à qualifier de « fantaisistes voire complotistes » le témoignage et accusations d’Emma Oudiou. Nous avons aussi James Blateau, président de la fédération de gymnastique, disant « on n’a pas de prise sur son emploi […], on n’est rien du tout dans ça ». Hors, Amélie Oudéa-Castera, sa ministre de tutelle, a déclaré « au contraire, les fédérations ont un pouvoir disciplinaire étendu. Elles ont la capacité de sanctionner l’ensemble de leurs licenciés, qu’ils soient recrutés par les clubs ou par d’autres organismes affiliés », « les fédérations ont toute la panoplie d’armes qui leur permettent de prendre leurs responsabilités ». Nadir Allouache, fédération de kickboxing, dans une affaire de chantage sexuel, a défendu « jamais de la vie », « c’est faux », « c’est un tissu de mensonges ».

Les élus choqués 

La présidente Béatrice Bellamy, son vice-président Stéphane Buchou et la rapporteure Sabrina Sebaihi se sont retrouvés face à une non-collaboration sur la mise en avant de ces affaires des dirigeants sportifs. Stéphane Buchou à Bernard Amsalem : « mais quel est donc le rôle d’un président de Fédération nationale ? Parce que vous n’êtes pas le premier à ne pas répondre à nos questions, à dire « voyez ça avec untel ou untel, parce que moi je ne suis pas au courant ». N’avez-vous qu’un rôle de représentation ? Vivez-vous dans votre bulle, à l’écart de tous ces problèmes ? C’est très surprenant ».


Ce travail d’investigation a pu mettre en avant les dysfonctionnements réels dans le milieu sportif, mais les dirigeants de cette commission ne s’entendaient pas à autant de dégâts envers les victimes et de non-responsabilisation et non-collaboration des présidents de fédérations.

Source 
Dysfonctionnements des fédérations : Le mépris confondant des dirigeants du sport français (20minutes.fr)